lundi 4 juillet 2011

Les migrants Tunisiens

Ce sont plus de 25 000 migrants tunisiens, qui, depuis la chute de Ben Ali, le 14 janvier dernier, ont afflué sur l'île sicilienne de Lampedusa. Certains d'entre eux ont ensuite gagné la France dans l'espoir de trouver du travail.


Franche désillusion

A Paris, Marseille, Nice, ils errent dans les rues, un peu perdus, à la recherche d'un endroit où dormir. Ceux qui ont réussi à rejoindre Paris, se retrouvent dans un premier temps, square de la Villette. Mais les conditions de vies deviennent rudes. C'est le collectif "Jeudi Noir" qui va leur souffler l'idée : il y a un bâtiment vide appartenant à la ville de Paris. Les migrants n'attendent pas longtemps et aidés par le collectif  "SOS soutien aux sans papiers", ils investissent l'immeuble du "51 rue Simon-Bolivar". Le site d'Arrêt sur Image a rencontré  sur place un jeune migrant : "Un de mes amis, un jour, a voulu dormir sous les fenêtres d'un immeuble, une habitante lui a envoyé un seau d'eau et a appelé la police."  "Certains de ses amis ont pu obtenir des places dans des foyers de travailleurs migrants, de manière officieuse, 'pour éviter des descentes de police'", explique une élue. "Mais quoi qu'il en soit, leur situation est très précaire".

L'article se termine sur le slogan "Ni police, ni charité, un lieu pour s'organiser" , ce même slogan, nous le retrouvons plus tard, devant l'entrée d'un gymnase du 11eme arrondissement, second lieu de rassemblement des migrants, après l'expulsion de l'immeuble de la rue Simon- Bolivar. Il sont une centaine, assis ou allongés au milieu du terrain de basket et semblent organiser une "table ronde". Devant le gymnase, un jeune Tunisien explique son parcours et raconte sa détermination à rester en France.





Des arrestations contestées
Les autorités ont multiplié, à Paris et dans le sud de la France, les interpellations de migrants, majoritairement Tunisiens, provoquant de vives contestations de la part d'associations et de divers partis politiques. Ainsi le mot "rafle" est clairement employé par beaucoup d'entre eux. Dans le square de Belleville, à Paris, des policiers attendent la sortie des migrants pour ensuite les contrôler.



Les associations dénoncent alors, la politique du gouvernement en matière d'immigration. Le Gisti et l' Anafé, deux organismes spécialistes du droit des étrangers ont effectué une mission d'observation aux frontières concernant les migrants Tunisiens. Le principal point noir qu'ont relevé les deux associations, reste le contrôle au faciès. Brigitte Espuche, déléguée générale de l'Anafé, s'explique:





Le sentiment des migrants
Sont ils une réelle menace pour la France? Brigitte Espuche, rappelle "qu'a l'heure actuelle, sont arrivés 25 800 migrants, dans l'Union Européenne, nous sommes 500 millions. Je ne suis pas vraiment sur que 25 800 personnes représentent une menace sur 500 millions d'habitants." et ajoute que " la Tunisie, qui est un tout petit pays, a accueilli sans rechigner 200 000 réfugiés Libyens. Mais que ressentent les migrants face aux réponses répressives du gouvernement Français? Caroline Maillary, juriste au Gisti, était présente à Ventimille, avec elle, 300 manifestants ainsi que des migrants désireux de rejoindre la côte d'azur. Le gouvernement Français avait alors décidé de bloquer la circulation des trains. Une décision vivement contesté par l'Italie, selon Tunisie Focus. L'Italie a dénoncé une décision "unilatérale" et a fait transmettre par son ambassadeur à Paris sa "ferme protestation" en réclamant des "éclaircissements" pour une mesure "illégitime et en violation des règles européennes" de libre circulation. Caroline Maillary revient sur cet épisode.





Claude Guéant et le ministre Tunisien

Le ministre de l'Intérieur français, Claude Guéant, s'est rendu en Tunisie, en début de semaine. Le site de l'ambassade de France en Tunisie, a publié l'intégralité de la conférence de presse, où le ministre de l'Intérieur a déclaré: "La France, ce n’est pas la peine de le cacher, a été surprise, oserais-je dire comme tout le monde, de la révolution qui s’est produite en Tunisie. Elle ne s’y attendait pas. Sans doute, elle n’avait pas mesuré l’ampleur du fossé qui s’était créé entre le pouvoir et le peuple, ni les immenses frustrations d’une jeunesse avide, tout simplement, de vivre dans la dignité et dans l’espoir."

Au cours de son séjour, Claude Guéant a signé avec son homologue tunisien Habib Essid un accord de coopération dans le domaine de la protection civile. Il a également annoncé la signature de deux conventions Tuniso-Françaises, la première pour l'amélioration du dispositif de formation dans les métiers de la mer, et la deuxième prévoyant, en coopération avec le ministère tunisien de la Défense, la création d'un centre de formation professionnelle à Gafsa (centre-ouest).

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